Poèmes

Pantin

par Martineau Philippe

Je ne suis qu’un pantin dont le bois est à sec,
un jouet de fortune oublié sur la route,
et les adolescents qui grandirent avec
ont à jamais quitté le champ de mon écoute.

Mon habit est un faux : un uniforme ouzbek
que la pluie indiscrète efface goutte à goutte,
et mon nez, quoique fin et de modèle grec,
n’est, hélas, pas de ceux qu’une senteur envoûte.

Convaincu que ma vie est vouée à l’échec,
je n’oppose aucun acte au corbeau de la joute
et perds de la sciure à chaque coup de bec.

Je ne suis, désormais, plus qu’un squelette en teck
et demande sans voix que l’artisan m’ajoute
une chair érotique et ce qui bat avec.

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