Les frissons dorés
Le ruisseau coulait à nos pieds, calme et limpide.
Le frisson jaune et brillant de tes beaux cheveux
Se reflétait dans une flaque entre nous deux.
Le soleil rendait l’air d’une couleur acide.
Les fleurs des oliviers pâlissaient l’herbe humide
Et tout me semblait doré sous l’azur des cieux !
Un oiseau sauta en un buisson épineux.
Il siffla du fond de la haie un chant candide.
- Dis-moi, si tu partais maintenant loin de moi,
Pourrais-tu chanter encore en ton désarroi,
Comme un rossignol enfoncé dans les broussailles ?
Tu verserais les pleurs de toutes tes entrailles.
Tu n’y gagnes rien de m’avoir apprivoisé !
- J’y gagne ; à cause des longs frissons d’or des blés.