Mais quelle est la juste distance ?
Il y a celui qui ferme obstinément les yeux, cherchant
La mesure de l'âme comme d'un mur blanc, et l'autre
Qui entre en suffoquant dans les premiers plis de la mer.
Entre eux j'ai posé mon vélo contre un pin violet qui
craque
Et je tiens l'horizon entier dans l'empan d'une main, sous
la fumée
Oblique d'une cigarette.
Mais qui tient
Dans son empan l'incessante mobilité d'insecte où se perd
mon regard.
Et la courbe de mort où s'inscrit la route surgie
Des flots de la forêt vers les frondaisons de la mer ?
Vite j'ouvre les bras pour déborder ce qui m'enferme,
Debout dans l'enjambée du ciel.
Mais que saisir
Et mesurer sinon, au flanc mobile de la dune,
L'empreinte de ce corps que le vent réensevelit ?
Poème publié et mis à jour le: 12 July 2017