Aujourd'hui les portes s'agitent
les serrures ne dorment pas tranquilles dans leur
obscurité plus calme qu'une mer d'huile
Grandes tentures harnachées d'yeux de femmes vous croulez comme un nuage rideau qui se déchire et démasque le soleil qui n'est qu'un bûcher de prunelles
Une
Inquisition sourde épouvantait la pièce tenailles des boiseries délavées pilori de la table noyade du plafond
Les ciseaux ouvraient toutes grandes leurs mâchoires en bâillements de veuve inconsolée mais leurs branches lancées au hasard ne coupaient que le vide
un vide hagard que la hauteur elle-même avait abandonné
Alors trois bûches se calcinèrent dans la cheminée
le lit s'ouvrit
et j'aperçus sortant à mi-corps de sa grève
une femme belle et dénudée
qui jetait à la mer ses vêtements défaits
Grande figure fière
tu ne fus pas longue à t'engloutir dans les sables
mouvants
Tes boucles elles-mêmes ne furent pas épargnées
Tout entière tu disparus et la grève refermée ne garda même pas l'odeur exquise de ton corps vapeur d'ivresse souterraine
qui aurait pu encore atteindre les narines de l'univers serrer ses tempes aériennes et même le dépraver
Seuls les vêtements cinglèrent vers d'autres sommeils
O buste aux flammes douces et mortes enlisées le monde manque d'une pâture ardente pour nourrir ses troupeaux enchantés
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012