Trop tard
c'est la mort des tarots
la mort des pierres précieuses et des échelles sauvages
mort des horlogeries de la lumière
écroulement des devantures enflées
mort des plissements anciens sur les fronts d'homme
dont les saillies rident la terre
mort des morts agités par
Vaigreur des soubresauts
mort des visages tissés en filets de fumée
mort des lettres cachetées dans le ventre des postes
mort des machines qui besognent les vaisseaux
mort des bordels aux volets cloués (à chaque clou une
goutte de sang menstruel) mort des menstrues marines plages puantes
sablières que retourne le doigt d'un fantôme mort des algues volantes qui tracent des signes algébriques
sur le fronton des vagues quand les écailles s'allongent
en colonnes mort des chaînes rivées à la cheville des carreaux bris de glace entre ciel et terre bris de contrat bris de clôture
mort des sourds-muets-aveugles
incendie des béquilles
mort des morsures sanglantes
mort des rochers
des lèvres
des amoureux
mort de
Vamour des astres
mort du regard
mort de la mort
Trop tard
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012