Poèmes

Trombe Docile

par Michel Leiris

Cadre banni,

quand la lumière se mire pour remuer des lueurs

émules, la cadence s'écroule : pendule de fumée.

Artifice en guenilles,

l'unique défi se calque sur le pic de l'oubli,

signature des stratagèmes dans l'avenir tari

et le dédale des grottes avides

où le sépulcre s'interrompt.

II

Subterfuge des artères,

le verseau paisible du dormeur —

conforme au jugement des captures frileuses —

déjoue la pente de scrupule,

naseaux plongés dans la fissure.

Chancellent les douves horaires

tardivement échelonnées sur le niveau des ruses,

le privilège avare et la cuirasse des courbures

émoussent journellement les amphores furtives.

III

Base des corps séparés, cathédrale de morsures,

caprice d'un corps vorace et capricorne des chevelures,

les hémisphères se séparent,

à travers les replis de l'espace

où les galions chargés de rires et d'étincelles

sombrent la corde au cou.

Migration souterraine engendrée par le
Pôle, lorsque s'enterre le passage de nos lèvres la cime de l'arbre ennuie les ombres (yeux sensibles de cendre) et le calice des cris lents.

IV

Le crime des races émaciées

(inflexible échéance de l'ascèse rèche et creuse)

insurge
Panathème —

les vitres abattues sur les éminences hagardes —

relief

où la poussière se fonde.

Ressac des misères aimées à la merci des mers,

en germe

ressuscitent les algues

aux bouches des rameurs couchés entre les lames :

la débauche des écueils coupe l'ancre charnelle

malgré les alluvions d'îlots sanglants et de sanglots.

V

Texture des défaites et des périodes marginales,

un péril circulaire abreuve l'argile des torses,

propage la douceur fictive d'invisibles maraudes

et le tournoi des industries se greffe

(rapt illusoire)

Bur l'incidence de permanence éparse.

Moraines de l'espace,

connaissance temporaire glacée par les tombeaux

et leur structure cellulaire,

les désirs bleu d'aiguille orientent le cœur des sexes vers les points cardinaux du duel et de la mort : chute diaprée.

VI

Bagatelle à coups de sabre, mousse dans l'obscurité

la chance —

en augmentant le nombre —

opale puissante et douce

Les chercheurs de métal sont ramenés à la lumière

des capitaux illimités :

phases,

vos plus beaux rêves.

Vous qui voulez la porte blanche, la croisade nécessaire, mettez en bouche le mystère tiré au sort pour un baiser.



Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012

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