Sève de la vue, la lumière
— même sans voile —
peut elle aussi avoir ses épaisseurs : blocs feuillus, pierres ébranchées, tendre roc féminin allié à la saveur des souches.
Au gré des ondes, dans la buée à jamais expirée des couleurs, la terre non cloisonnée s'allonge
comme une mer étale, hormis debout
Orphée
là où les nappes solaires laissent chanter leurs orgues horizontalement striées.
A travers ce monde intact,
l'œil fait route
jusqu'à l'orée du lieu où vie et mort se fondent,
lande ou forêt
peuplée de rien sinon de transparences
diversement pétries et pétrifiées,
fatras d'éclairs
abolissant tout éclairage
et tout écart entre la nuit et le jour.
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012