Poèmes

Le Geai Paré des Plumes du Paon

par Jules Laforgue

Jules Laforgue

Un
Paon muoit : un
Geai prit son plumage;

Puis après se l'accommoda;
Puis parmi d'autres
Paons tout fier se panada,

Croyant être un beau personnage.
Quelqu'un le reconnut : il se vit bafoué.

Berné, sifflé, moqué, joué,
Et par
Messieurs les
Paons plumé d'étrange sorte;
Même vers ses pareils s'étant réfugié,

Il fut par eux mis à la porte.

Il est assez de geais à deux pieds comme lui.
Qui se parent souvent des dépouilles d'autrui,

Et que l'on nomme plagiaires.
Je m'en tais, et ne veux leur causer nul ennui :

Ce ne sont pas là mes affaires.



Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012

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