Dites, algue très douce, adieu vers le bateau
Guère plus gros qu'un ex-voto !
De sa fine corde
Neptune à l'horizon
Comme de harpe veut jouer, le gros garçon.
Pâmoison des petites feuilles aristocratiques'
Selon ce qu'elles étaient et selon le contraire,
Quand il venait avec son air socratique
Causer « ports » avec les trois douaniers en vert,
Elles se tournent à l'endroit, à l'envers.
Ce bateau si petit sur la mer, le phare l'observe
De son œil de vieillard aveugle voilé de larmes
Et la sirène des usines de conserves
Comme un signal jette son cri d alarme.
Le môle qui jadis sentit ses pieds d'enfant nus
Le môle témoin de plusieurs chastes fiançailles
Qui protégea les rudes embarquements la nuit,
Il a voulu parler pour ne pas qu'il s'en aille
Sur ce bateau de nacre à l'aurore fragile.
Triste est le cri du paon au château de l'Anglaise
Et tristes les moutons ces boucles des falaises.
Tout ce qui se croise en l'azur se fait part —
Nuage, insecte, oiseau — de ton départ.
Sable blanc ! sable blanc ! mariage de raison
Lagune : face glabre !
La nature se tait : le flot fuit l'horizon !
Pas un bruit dans les arbres.
Reviens ! reviens ! dit la fumée
Levant le bras nonchalamment
Reviens ! murmure aussi le vent
Et le tumulte du marché
Et l'aboiement d'un vilain chien
Ne se traduit pas autrement
Reviens !
La servante du
Cheval
Blanc,
Elle porte une bague au doigt
Qu'elle mêle au ruissellement
Des verres qu'elle nettoie
Casimir offrirait sa rose
Mais il sait, il hésite, il n'ose
C'est ainsi que la nature pleure avec tous ses yeux
L'âme du poète qui va s'unir à
Dieu.
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012


