Poèmes

Le Ciel a Villaroche

par Jacques Réda

Dans l'évidence et l'indicible était cette simplicité :
L'angle du toit d'aluminium, le mur blanc perpendiculaire À l'horizon de granges basses, de boqueteaux rouilles,
Etroit segment de paix dans une profondeur active et

lumineuse.
Interrompu à l'opposé par le cadre où je me tenais
Depuis longtemps déjà immobile devant le ciel,
Lambeau de bleu coupé par les lignes du toit
Et qui, limpide et dur comme l'œil d'une femme nue,
Levait au ras des bois sa jeune paupière.
O mon amour, mon petit ciel,
De quelle certitude ai-je été possédé soudain.
Pour danser à la fin comme j'ai fait pour toi, riant
Comme on sort de la mer enveloppé de gouttelettes,
Planant très haut porté par le battement de mes bras
Qui dessinaient sans le savoir la figure secrète,
L'alpha et l'oméga mêlés en une seule rose.



Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012

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