Ô toi buisson non mesurable
Que j'ai raison de te louer
Incapable de te dire au moins par ta touffe
Si le mot suggère assez d'odeur pour habiter certaine
luminosité dessous
Ou d'un lieu plus secret que la toison ne veut
D'un lieu en bosse arrondissant sous la rumeur
Je puis au moins buisson chanter ton air
Ton treillage ombreux pour que lumière
et centres divers en toi se déplaçant
Tu sois mieux l'apparu du désir
Ne renonçant à la forme que pour la multiplier
L'égarer dans mon œil d'amant à ta vue
O toi buisson porteur de ta lumière
Sur le socle de terre élevé de ramures en air
Buisson non mesurable au regard arrondissant ta forme
De loin la trouvant rose ou creusant une faille rouge
Dans ta profondeur où le songe associe à la touffe
un sursaut de nerfs
L'odeur à la mémoire ouvrant le pli nocturne
Sous les boucles, la descente au creux gorgé
L'appel terreux à l'espace clair
Quand l'ombre ouvre en toi sa cellule À l'origine, la cloison
D'âge en âge où s'alléger à cette grâce
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012