Si tu viens pour rester, dit-elle, ne parle pas.
Il suffit de la pluie et du vent sur les tuiles, il suffit du silence que les meubles entassent comme poussière depuis des siècles sans toi.
Ne parle pas encore. Écoute ce qui fut lame dans ma chair : chaque pas, un rire au loin, l'aboiement du cabot, la portière qui claque et ce train qui n'en finit pas de passer
sur mes os.
Reste sans paroles : il n'y a rien à dire.
Laisse la pluie redevenir la pluie et le vent cette marée sous les tuiles, laisse
le chien crier son nom dans la nuit, la portière claquer, s'en aller l'inconnu en ce lieu nul où je mourais.
Reste si tu viens pour rester.
Poème publié et mis à jour le: 12 July 2017