Poèmes

Jalousie

par Guy Goffette

Il lui arrive de plus en plus souvent la nuit

de descendre dans la cuisine

où fument en silence sous la lune

les statues que le jour relègue parmi les me

les habits, sous l'amas des choses

rapportées du dehors et vouées à l'oubli.

Il n'allume pas mais s'assied dans sa lumière

comme un habitué au milieu des filles

et leur parle d'une voix triste et douce

de sa femme qui se donne là-haut, dans sa propre

chambre à de grands cavaliers invisibles et muets —
Et c'est moi qui garde leurs chevaux, dit-il en montrant l'épais crin d'or enroulé à son annulaire.



Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012

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