...
J'ai été transporté sans transition à l'atelier de démolition.
Vivant.
Engourdi.
L'on s'est mis aussitôt en devoir de m'extraire les tendons des membres afin de les diriger vers l'atelier de triage
du dépôt.
Et déjà du maillet on m'attendrit le dos à petits coups qui augmentent mon engourdissement. «
Il n'est pas encore assez tendre », annonce une voix et le martèlement recommence, plus accentué.
Déjà ils enfoncent des sortes de poinçons sur lesquels ils tapent.
La pose, la recherche des endroits est attentive. «
Le tout doit venir comme une mèche », dit la voix qui a déjà parlé une fois.
Cette fois, je vais leur parler.
J'en ai la force subite.
Vainement!
Je ne trouve rien à leur dire.
Exactement rien.
Sous les coups qui continuent, je m'enfonce dans une paralysie d'adieu.
Poème publié et mis à jour le: 12 July 2017