Poèmes

La Promenade du Pensionnaire

par Jacques Réda

Où commence en hiver l'or brisé de la forêt spirituelle,
De plusieurs l'angélique visage et les jambes sous le

manteau,
Brusquement avec le profil du jour entre les arbres,
S'élevaient et longtemps brûlaient d'un feu presque divin.
Mais la seule évidence de glace autour était offerte À la convoitise sans but du séparé.


D'habitude,
On jouait au foot à distance égale du ciel et des prairies,
Et j'aimais le ballon lourd de glaise comme un soleil,
Je l'embrassais fort contre ma joue et ma poitrine,
Tandis que le provocateur
Amour se dérobait en bleu

sombre
Et fuyait sous la cadence inexorable du latin.
Bien.
Je m'abandonnais aussi comme en sanglotant, dois-

je le dire,
Juste avant l'angélus dans la puanteur des latrines.

Eux pourtant levaient ces fronts d'anges qui fulguraient
Jusque dans les couloirs d'ombre du collège, et ses degrés À six heures gravis d'un seul élan par l'astre oblique.

Mais sous l'or brisé paraissaient d'autres évidences,

Le présent d'une rose de gel entre mes doigts,

L'ouverture de tous sentiers pour l'approche inconnue, et l'élan

Vers la gloire de tous rameaux sans jugement ni commerce.

Et je m'élevais à mon tour avec la vapeur de mon souffle, toujours

Séparé par le sombre étonnement d'être ;

Et je traînais la jambe et brisais la visière de ma casquette ; -

Et les arbres émerveillés scintillaient sans une ombre dans la lumière.



Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012

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