La déesse
Discorde ayant brouillé les
Dieux,
Et fait un grand procès là-haut pour une pomme,
On la fit déloger des
Cieux.
Chez l'animal qu'on appelle homme
On la reçut à bras ouverts.
Elle et
Que-si-Que-non, son frère,
Avecque
Tien-et-Mien, son père.
Elle nous fit l'honneur en ce bas univers
De préférer notre hémisphère
A celui .des mortels qui nous sont opposés,
Gens grossiers, peu civilisés,
Et qui, se mariant sans prêtre et sans notaire.
De la
Discorde n'ont que faire.
Pour la faire trouver aux lieux où le besoin
Demandoit qu'elle fût présente,
La
Renommée avoit le soin
De l'avenir; et l'autre, diligente,
Couroit vite aux débats et prévenoit la
Paix,
Faisoit d'une étincelle un feu long à s'éteindre.
La
Renommée enfin commença de se plaindre
Que l'on ne lui trouvoit jamais
De demeure fixe et certaine;
Bien souvent l'on perdoit, à la chercher, sa peine
Il falloit donc qu'elle eût un séjour affecté,
Un séjour d'où l'on pût en toutes les familles
L'envoyer à jour arrêté.
Comme il n'étoit alors aucun couvent de filles,
On y trouva difficulté.
L'auberge enfin de l'Hyménée
Lui fut pour maison assinée.
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012