L'autre exemple est tiré d'animaux plus petits.
Le long d'un clair ruisseau buvoit une
Colombe,
Quand sur l'eau se penchant une
Fourmis y tombe.
Et dans cet océan l'on eût vu la
Fourmis
S'efforcer, mais en vain, de regagner la rive.
La
Colombe aussitôt usa de charité :
Un brin d'herbe dans l'eau par elle étant jeté,
Ce fut un promontoire où la
Fourmis arrive.
Elle se sauve; et là-dessus
Passe un certain croquant qui marchoit les pieds nus.
Ce croquant, par hasard, avoit une arbalète.
Dès qu'il voit l'oiseau de
Vénus,
Il le croit en son pot, et déjà lui fait fête.
Tandis qu'à le tuer mon villageois s'apprête,
La
Fourmis le pique au talon.
Le vilain retourne la tête :
La
Colombe l'entend, part, et tire de long.
Le soupe du croquant avec elle s'envole :
Point de
Pigeon pour une obole.
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012