Joue et dors, bonne soif, nos oppresseurs ici ne sont pas
sévères.
Volontiers ils plaisantent ou nous tiennent le bras
Pour traverser la périlleuse saison.
Sans doute, le poison s'est-il assoupi en eux.
Au point de desserrer leur barbare humeur.
Comme ils nous ont pourtant pourchassés jusqu'ici, ma
soif,
Et contraints à vivre dans l'abandon de notre amour
réduit à une mortelle providence!
Aromates, est-ce pour vous?
Ou toutes plantes qui luttez
sous un mur de sécheresse, est-ce pour vous?
Ou
nuages au grand large, prenant congé de la colonne?
Dans l'immense, comment deviner?
Qu'entreprendre pour fausser compagnie à ces tyrans,
ô mon amie?
Joue et dors, que je mesure bien nos chances.
Mais, si tu me viens en aide, je devrais t'entraîner avec
moi, et je ne veux pas t'exposer.
Alors, restons encore...
Et qui pourrait nous dire lâches?
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012