Quand il est né
certains disent qu'il avait
des filaments de mal de cœur à la place du liège
de ses cheveux
un bouchon de cœur à la place du liège
un bouchon de liège à la place du cœur
Toute la famille pâlit
les boiseries craquèrent
mais les fées aux bouches longues comme des fleuves
qui charrient des fièvres chantèrent toutes en chœur :
Hé s ajolly fellow nom de
Dieul
He's a jolly fellow
Ses mains étaient des lèvres
ses lèvres des narines
et son front une fève
sèche et serrée comme le poids du génie
quand il abat d'aplomb sa peste pulmonaire sur les épaules d'un adolescent trop vite poussé qui croit encore à la folie du vent à la fraîcheur des roses
maraîchères
Tout jeune il aimait, lui, la piraterie — ou-bien plutôt l'atroce pitrerie — des luttes amoureuses les bouches collées à ses pieds de sourcils le cercueil des
nombrils les dents rivées à ses ongles moqueurs
Tout jeune il profitait déjà des amoureuses de leurs caresses délétères mais surtout il aimait se saouler et vomir comme pour recracher toutes les pourritures de ciel
et terre
Hé s ajolly fellow nom de
Dieu!
Hé s a jolly fellow
Il se promenait en sifflotant
et les airs qui sortaient de ses dents
égayaient jusqu'aux plantes potagères
qui poussent dans de petits enclos extrêmement
dégoûtants arrosées par les pleurs les pollutions secrètes de la terre
Un ragtime en suit un autre
Une aventure en vaut
une autre dans ce bagne de verres vidés où nous claquons du bec
littéralement
quand il abat d'aplomb sa peste pulmonaire sur les épaules d'un adolescent trop vite poussé qui croit encore à la folie du vent à la fraîcheur des roses
maraîchères
Tout jeune il aimait, lui, la piraterie — ou-bien plutôt l'atroce pitrerie — des luttes amoureuses les bouches collées à ses pieds de sourcils le cercueil des
nombrils les dents rivées à ses ongles moqueurs
Tout jeune il profitait déjà des amoureuses de leurs caresses délétères mais surtout il aimait se saouler et vomir comme pour recracher toutes les pourritures de ciel
et terre
Hé s ajolly fellow nom de
Dieu!
Hé s a jolly fellow
Il se promenait en sifflotant
et les airs qui sortaient de ses dents
égayaient jusqu'aux plantes potagères
qui poussent dans de petits enclos extrêmement
dégoûtants arrosées par les pleurs les pollutions secrètes de la terre
Un ragtime en suit un autre
Une aventure en vaut
une autre dans ce bagne de verres vidés où nous claquons du bec
littéralement
Alors comme d'habitude il dégueula
puis tout naturellement ses yeux se dilatèrent
«
Un bon morceau de cervelas ferait beaucoup mieux
notre affaire, crièrent les vers qui le rongèrent.
He's a jolly fellow nom de
Dieu!
Il nous faut donc manger son corps de martyr glorieux »
La neige douce de son corps de son ventre de visage de son village d'aisselles fondit lentement et sans chansons sous la caresse de cette vermine insoucieuse des vaisselles
Un clocher se dressa des persiennes claquèrent puis les oiseaux revinrent en ribambelles et plus d'une cruche se fêla
Jusqu'à la nuit les matelots dansèrent
Les verres furent bientôt vides et l'on se sépara
mais dans une ruelle obscure plusieurs mendiantes
jusqu'à l'aube chantèrent : «
He's a jolly fellow nom de
Dieul
He's a jolly fellow
Mais qui donc
qui donc ouvrira la fenêtre? »
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012