Poèmes

Jadis

par Michel Deguy

Michel Deguy

Ville fortifiée, la ville aua; yeux de tours, le vent y amenait de grands espaces.

La neige intacte sur les murs ouvrait des sentes impraticables.

Des gants blancs aux jointures des arbres indiquaient les limites hors d'usage.

Beaucoup portaient des visages aussi vrais que des masques.

Beaucoup marchaient plus haut que le niveau de vilenie.

Ceux que leur mal-aimer empêchait de nuire redisaient inlassables les choses très anciennes, afin que pas en vain ne fût transmis le ton grave du dire, pas en vain
perpétuée l'héréditaire mélancolie.

Et sous leur prophétie certains — comme les bêtes dans les parages d'Orphée excédées à leur tour de la nécessité — déploraient leurs
sillages de sang.

O villes maintenant, dans l'incessant midi de convention, parmi les viandes et les lumières fabriquées !



Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012

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