Poèmes

Iphigénie

par Georges Fourest

Quoi ! le sang d’une fille innocente était nécessaire au départ d’une flotte et au succès d’une guerre.
Joseph de Maistre (Sur les Sacrifices, II)

Les vents sont morts : partout le calme et la torpeur
et les vaisseaux des Grecs dorment sur leur carène
qui cinglaient vers l’Asie au pourchas de la Reine
Hélène que ravit Pâris, l’hôte trompeur.

Ivre d’une fureur qu’Ulysse en vain réfrène,
Agamemnon, le roi des rois, l’homme sans peur,
déplore en maudissant la mer toujours sereine
qu’on n’ait pas inventé les bateaux à vapeur.

Mais sa fille à ses pieds, la douce Iphigénie;
fermant ses yeux dolents de douceur infinie
s’endort comme les flots dans le soir étouffant...

Lors, ayant dégainé son grand sabre, le maître
des peuples et des rois jugule son enfant
et braille : « Ça fera baisser le baromètre ! »



Poème publié et mis à jour le: 22 November 2022

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