Poèmes

Golden-Gate

par Blaise Cendrars

Blaise Cendrars

C'est le vieux grillage qui a donné son nom à la maison
Barres de fer grosses comme le poignet qui séparent

la salle des buveurs du comptoir où sont alignés les

liqueurs et les alcools de toutes provenances
Au temps où sévissait la fièvre de l'or
Où les femmes amenées par les traitants du
Chili ou du-

Mexique se vendaient couramment aux enchères
Tous les bars étaient pourvus de grillages semblables
Alors les barmen ne servaient leurs clients que le revolver

au poing
Il n'était pas rare qu'un homme fût assassiné pour un

gobelet
Il est vrai qu'aujourd'hui le grillage n'est plus là que

pour le pittoresque
Tout de même des
Chinois sont là et boivent
Des
Allemands des
Mexicains
Et aussi quelques
Canaques venus avec les petits vapeurs

chargés de nacre de copra d'écaillé de tortues
Chanteuses
Maquillage atroce employés de banque bandits matelots

aux mains énormes



Poème publié et mis à jour le: 13 November 2012

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