Etienne de La Boétie

Étienne de La Boétie est un poète, écrivain et humaniste français. Né le 1er novembre 1530 à Sarlat, petite ville du Périgord non loin de la capitale régionale, Périgueux. Orphelin très jeune, il est élevé par son oncle, curé de Bouilhonas, qui l'initie aux études. Après ses études collégiales, il a l'opportunité de faire carrière dans la magistrature - Étienne s'inscrit donc à la faculté de droit de l'Université d'Orléans qui lui offrait un point de vue très original et avant-gardiste sur les études jurisprudentielles de l'époque. La Boétie est licencié en droit le 23 septembre 1553 et, aussitôt après, le 13 octobre, il obtient la licence royale qui lui ouvre l'accès au poste de conseiller au Parlement de Bordeaux, poste qu'il obtient le 17 mars 1554.
Les écrits de La Boétie comprennent quelques sonnets, des traductions de classiques et un essai attaquant la monarchie absolue et la tyrannie en général, Discours de la Servitude Volontaire ou le Contr'un. L'essai affirme que les tyrans ont du pouvoir parce que le peuple le leur donne. La liberté a été une fois abandonnée par la société, qui est ensuite restée corrompue et a préféré l'esclavage de la courtisane à la liberté de celui qui refuse de dominer comme il refuse d'obéir. Ainsi, La Boétie lie obéissance et domination, relation qui sera plus tard théorisée par les derniers penseurs anarchistes. En préconisant une solution consistant simplement à refuser de soutenir le tyran, il est devenu l'un des premiers partisans de la désobéissance civile et de la résistance non violente. On pensait autrefois, à la suite des affirmations de Montaigne, que La Boétie avait écrit l'essai en 1549 à l'âge de dix-huit ans, mais des recherches récentes affirment qu'il est probable que le Discours ait été écrit en 1552 ou 1553, à l'âge de vingt-deux ans, tandis que La Boétie était à l'université. Certains érudits de Montaigne ont soutenu que l'essai était en fait l'œuvre de Montaigne lui-même. L'essai a été diffusé en privé et n'a été publié qu'en 1576 après la mort de La Boétie.
Il mourut à Germignan près de Bordeaux en 1563. Ses derniers jours sont décrits dans une longue lettre de Montaigne à son propre père.