Ce dict maint un de moy : " De quoy se plaint il tant,
Perdant ses ans meilleurs, en chose si legiere ?
Qu'a il tant à crier, si encore il espere ?
Et, s'il n'espere rien, pour quoy n'est il content ? "
Quand j'estois libre et sain, j'en disois bien autant ;
Mais certes celuy là n'a la raison entiere,
Ains a le coeur gasté de quelque rigueur fiere,
S'il se plaint de ma plainte, et mon mal il n'entend.
Amour, tout à un coup, de cent douleurs me point :
Et puis l'on m'advertit que je ne crie point !
Si vain je ne suis pas que mon mal j'agrandisse,
A force de parler : s'on m'en peut exempter,
Poème publié et mis à jour le: 16 November 2012

