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Né coiffé, ton garçon est né coiffé,
Diani !
et les dix orteils en avant comme pour mourir !
on planta sous un bananier
le placenta de sa venue au monde :
il porte ainsi un tempérament de maître-coq
avec de la croûte et de la mie de pain
autour de ses éperons attendris du soir.
Il eut à mener au fouet et au feu
le manioc en colère de ses jours
le voici qui passe le mors du sage
au poulain le plus emballé de ses rêves.
A son temps d'arbre à régimes de fruits
il laisse tout le temps qu'il faut
pour se changer en un parler de papa-fleuve :
un papa-fleuve c'est long à raconter
quand toute la souffrance de la mer
reste complice de ses vieux os de fleuve.
Il se tient debout au plus haut de la crue
où un cœur inconsolé d'animal marin
alimente son dernier galop de sève.
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012