Poèmes

Devant la Mer

par Max Jacob

Max Jacob

Les années sont des villes dont on a fait le tour

les jours sont des palais dont les heures sont des tours

De l'autre côté de mes heures

quand, écartant les météores

et votre chevelure, ô vagues, soulevée

le
Christ enchantera mon âme nouvelle-née

je tâtonnerai, ébloui à la porte de ton enceinte

Vierge
Sainte.

ô vallée, ô portes, ô palais, allées...

Plus de vent qui secoue les soupirs de ma robe

L'on a ratissé le chemin de la mort

Plus de beuglement du bétail

la volière est ignifugée ; l'alcool et l'ail

éteints

rimée ta racine d'aigle, ô mandragore

Les siècles sont des villes résonnantes

et l'éternité même est
Jérusalem.

Les années sont des lacs dont la rive est l'amour

et cette neige : la pensée

A l'horizon il y a un cratère

solennel : c'est l'enfer.



Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012

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