Poèmes

De la Naissance de Monseigneur le Dauphin

par Clément Marot

Quand
Neptunus , puissant
Dieu de la mer,
Cessa d'armer caraques et gallces,
Les
Gallicans bien le durent aimer

Et réclamer ses grands ondes salées,
Car il voulut en ces basses vallées
Rendre la mer de la
Gaule hautaine
Calme et paisible ainsi qu'une fontaine :
Et pour ôter matelots de souffrance,
Faire nager en cette eau claire et saine
Le beau
Dauphin tant désiré en
France.

Nymphes des bois, pour son nom sublimer
Et estimer, sur la mer sont allées.
Si furent lors, comme on peut présumer,
Sans écumer les vagues ravalées ;

Car les forts vents eurent gorges halées,
Et ne soufflaient, sinon à douce haleine :
Dont mariniers voguaient en la mer pleine
Sans craindre en rien des orages l'outrance,
Bien prévoyant la paix que leur amène

Le beau
Dauphin tant désiré en
France.

Monstres marins vit-on lors assommer,
Et consommer tempêtes dévalées,
Si que les nefs sans crainte d'abîmer
Nageaient en mer à voiles avalées.

Les grands poissons faisaient sauts et hulécs,
Et les petits, d'une voix fort sereine,
Doucettement avecques la
Sereine
Chantaient au jour de sa noble naissance : «
Bien soit venu en la mer souveraine

Le beau
Dauphin tant désiré en
France. »

ENVOI

Prince marin, fuyant œuvre vilaine,
Je te supplie, garde que la baleine
Au célerin plus ne fasse nuisance,
Afin qu'on aime en cette mer mondaine
Le beau
Dauphin tant désiré en
France.



Poème publié et mis à jour le: 12 July 2017

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