I
Fin comme l'ambre
dur comme le marbre
et souple comme une lame
Qu'importent l'amour les jeux les oriflammes
L'homme à la lueur d'épée se tient debout
sur le tréteau du cœur
et glace les sourires de femmes
II
Fil des nuages fil de ma chance
Sage comme une image dans la cage du soleil
l'horloge sonne
En rang par quatre s'il est quatre heures
par six s'il est six heures
chacun a ses petits fantômes qui s'en vont à l'école
III
La nuit tombe
Les hommes se couchent
Ils collent leur bouche à la bouche des morts
dont le souffle imperceptible s'endort au creux des pailles
dans la litière jeune des bâtes
IV
L'astre me tend son épée diamantée
Je la saisis
Mais ma main se déchire
Nature double je suis pris
entre la nature de mes rêves
— papier peint aux murs délabrés de ma tête —
et la nature tout court
COROLLAIRE
je ne suis nulle part
V
Douze verres de vin pour les coups de midi
douze douzaines d'huîtres pour minuit
Qu'on en donne douze à la douzaine ou treize à la
douzaine ne cherchez pas midi à quatorze heures c'est toujours douze balles dans la peau de l'heure
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012