Les hommes
torturés dans leurs corps
et pourris jusque dans leurs mots
dont tant sont aujourd'hui déviés
de leur pôle naturel
Les choses
vidées de leur contenu
et devenues oripeaux
de la puante comédie
où le monde sue sang et eau
Le son singeant le pain
le bois changé en laine
la couleur rouge en vin
alors que le sang blêmit sur les murs des prisons
ou brunit en se mêlant à la boue
La terre prise pour tanière
la lumière obscurcie
la femme faite nuée de larmes
et l'homme mué en pierre
dont chaque jour comme chaque nuit accroissent le silence
Faudra-t-il
ô victimes
être à votre tour bourreaux
pour rendre à leur destin les essences?
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012