Cueille D'avril, Francis Vielé-Griffin
Poèmes

Cueille D'avril

par Francis Vielé-Griffin

La
Poésie impérieuse est mon amante

Très grave et docte aussi parfois, comme les dames

Du temps jadis, et douce et tendre dans ses blâmes ;

Son pas altier traîne en lourds plis sa robe lente

Où luit l'éclat des
Fleurs de
Lys, comme des flammes.

Je sais un cœur vaillant sous sa gorge royale
Marmoréenne ainsi que l'antique
Déesse ;
Je sais l'amour jaloux trop grand pour ma faiblesse
Par quoi je vaux ce que je vaux, hautain et mâle,
Son cœur et son amour, et qu'Elle est ma maîtresse.

Le rythme de sa voix est ma seule métrique,
Et son pas alterné ma rime nuancée.
Mon idée est ce que j'ai lu dans sa pensée,
Certes, et je n'ai jamais rêvé d'autre amérique
Que de baiser l'or roux de sa tête abaissée.

Je n'ai voulu parmi la vie active et sainte
Que des heures que sa douceur livre à ma joie,
Où longuement je parle, où pour qu'elle me croie,
Je suis naïf, comme un enfant simple et sans feinte,
Aimant l'obscurité que son aile déploie.

Et je vivrai dans l'ombre, à ses pieds, sans tristesse,
N'ayant d'ambition que de rêver près d'Elle,
Sans redouter pour moi l'avenir infidèle,
Car je n'aurai chanté que pour ma douce hôtesse,
Un vague chant d'amour dans l'ombre de son aile.



Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012

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