Tout hier, le soleil a boudé dans ses brumes.
Le vent jusqu'au matin n'a pas décoléré.
Mais, nous point des coteaux là-bas, un œil sacré
Qui va vous bousculer ces paquets de bitume !
—
Ah ! vous m'avez trop, trop vanné,
Bals de diamants, hanches roses ;
Et, bien sûr, je n'étais pas né
Pour ces choses.
—
Le vent jusqu'au matin n'a pas décoléré.
Oh ! ces quintes de toux d'un chaos bien posmume,
—
Prés et bois vendus !
Que de gens,
Qui me tenaient mes gants, serviles,
A cette heure, de mes argents,
Font des piles !
—
Délayant en ciels bas ces paquets de bitume
Qui grimpaient talonnés de noirs
Misérérés !
—
Elles, coudes nus dans les fruits,
Riant, changeant de doigts leurs bagues ;
Comme nos plages et nos nuits
Leur sont vagues !
—
Oh ! ces quintes de toux d'un chaos bien posthume.
Chantons comme
Memnon, le soleil a filtré,
—
Et moi, je suis dans ce lit cru
De chambre d'hôtel, fade chambre,
Seul, battu dans les vents bourrus
De novembre.
—
Qui, consolant des vents les noirs
Misérérés,
Des nuages en fuite éponge au loin l'écume.
—
Berthe aux sages yeux de lilas,
Qui priais
Dieu que je revinsse.
Que fais-tu, mariée là-bas.
En province ?
—
Memnons, ventriloquons ! le cher astre a filtré
Et le voilà qui tout authentique s'exhume !
—
Oh ! quel vent ! adieu tout sommeil ;
Mon
Dieu, que je suis bien malade !
Oh ! notre croisée au soleil
Bon, à
Bade.
—
Il rompt ses digues ! vers les grands labours qui
fument !
Saint
Sacrement ! et
Labarum des
Nox irœ !
—
Et bientôt, seul, je m'en irai,
A
Montmartre, en cinquième classe,
Loin de père et mère, enterrés
En
Alsace.
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012