Ah ! la belle pleine
Lune,
Grosse comme une fortune !
La retraite sonne au loin.
Un passant, monsieur l'adjoint ;
Un clavecin joue en face,
Un chat traverse la place :
La province qui s'endort !
Plaquant un dernier accord.
Le piano clôt sa fenêtre.
Quelle heure peut-il bien être ?
Calme
Lune, quel exil !
Faut-il dire : ainsi soit-il ?
Lune, ô dilettante
Lune, À tous les climats commune,
Tu vis hier le
Missouri,
Et les remparts de
Paris,
Les fiords bleus de la
Norvège,
Les pôles, les mers, que sais-je ?
Lune heureuse ! ainsi tu vois, À cette heure, le convoi
De son voyage de noce !
Ils sont partis pour l'Ecosse.
Quel panneau, si, cet hiver.
Elle eût pris au mot mes vers !
Lune, vagabonde
Lune,
Faisons cause et mœurs communes ?
O riches nuits ! je me meurs,
La province dans le cœur !
Et la lune a, bonne vieille.
Du coton dans les oreilles.
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012