Ces heures-là nous furent bonnes,
Comme des sœurs apitoyées ;
Heures douces et monotones,
Pâles et de brumes noyées,
Avec leurs pâles voiles de nonnes.
Ne valaient-ils donc pas nos rires,
Ces sourires sans amertumes
Vers le lourd passé dont nous fûmes ?
Ah ! chère, il est des heures pires
Que ces heures aux voiles de brumes.
Elles passaient en souriant
—
Comme des nonnes vont priant —
De lueurs opalines baignées,
Les douces heures résignées.
Va, nos âmes sont encor sœurs
Des heures de l'automne grises,
Dont la pénombre dans nos cœurs
Estompait les vieilles méprises
Et nous ne voyions plus nos pleurs.
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012