Me voici levé tôt dans le chemin doré où l'éclair de ta foi précède nos rêves.
D'île en île à saveur de soleil et de femme tandis que ton sang renaît sous mes os je viens danser ton retour aux
Caraïbes.
Mon destin d'homme, appuyé à tes racines, écoute la pulsation qui revient de loin, l'arche bleue de ton ciel en nos espoirs, magicien du parcours en force de la vie au galop dans
la braise et l'élan du maïs.
J'évoque ton héritage éclaté en morceaux je chante ton génie brûlé vif au bûcher de sa légende et à sa propre réalité.
Loué soit ton feu !
Loué soit le chant de l'arbre où ton épée fait sa prière du soir !
dans le roc solitaire de
Santa
Marta serais-tu un grand séducteur de rivages ? aurais-tu dit ta parole ultime aux marées ? que reste-t-il de ton moi médium des songes de ta
jeunesse au bord de la mer à
Jacmel ?
inventeur de racines nouvelles,
homme des genèses aux abois, prophète
d'un futur pendu aux cordes de ma guitare
toute ma vie retourne à la face étoilée
du chemin où un soir ton ombre a disparu.
Au secours
Bolivar !
Au secours ! mon capitaine, ça ne va pas ici-bas ! on vide le ciel de l'éclat de son azur, le fauve en l'homme à l'horizon est prêt à faire de ta saison un bain de
cendres !
Bolivar, frappe au numéro qui te convient,
on t'ouvrira dans n'importe quelle rue,
tu es le bienvenu, les bras en croix,
nos terres - écrasées de dettes et de drogue -
ont la voie lactée de
Cuba autour du cou !
frappe avec la chair ensoleillée des femmes ! redonne la jeunesse à la rosée vaincue ! nous t'attendons dans le froid où vit mon poème nous irons avec ta charrue
jusqu'à la mer : si brillante est ta vie qu'on en ferme les yeux !
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012