Poèmes

Agrigente

par Philippe Jaccottet

Philippe Jaccottet

Un peu plus haut que cette place aux rares cibles, nous cherchons l'escalier d'où la mer est visible, ou du moins le serait si le temps était clair. —
Nous avons voyagé pour la douceur de l'air, pour l'oubli de la mort, pour la
Toison dorée...
Malgré le chemin fait, nous restons à l'orée, et ce n'est pas ces mots hâtifs qu'il nous faudrait, ni cet oubli, lui-même oublié tôt après...

Il commence à pleuvoir.
On a changé d'année.
Tu vois bien qu'aux regrets notre âme est

condamnée : il faut, même en
Sicile, accepter sur nos mains les mille épines de la pluie... jusqu'à demain.



Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012

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