Ô secrète
Chose à voir
Au moment qu'il veut le poème
Se détruit dans ta splendeur rose
Déjà s'ouvre la bouche de bête
Et je regarde une autre bouche
Une enveloppe ou cette rose
La corolle et ses plissures
Ou vraie bouche dans ses commissures
Lèvres bien ouvertes et closes
Toujours sur une autre chose
Comment te regarder si tu déjoues toute ruse
O fleur devenant méduse
Te lovant te repliant dans ta forme
et les images de ta forme !
Les autres bêtes qui parlent en toi
Tu les imites dans ton bestiaire
Par le poids par l'odeur par l'humide
pourtant si j'ose
Une image ou son approximation rhétorique À peu près juste pour ne déplaire
Aussitôt tu te dérobes
rapide à fuir vers autre chose 0 bête rose
Quel secret te rend si forte
à m'entretenir de toi
Comme dans l'entretien des muses
On veut savoir d'où vient la voix!
Crois-tu jamais que je m'amuse
À tuer mon œil en scrutant
Tu te tais quand les muses parlent
Avec toi quel air a mon chant ?
Mauvaise muse! Ô leçon de métamorphose
À le fuir vers autre chose
Ainsi songeant je vais déçu
Par les vais et par les prairies
De l'Image en sa métairie
Pour ce je ne cherche plus
De réponse et les muses rient
au tour joué par cette rose
Profonde à ma muse enfuie
Toi rose ou poulpe ou toi méduse
Si ma voix ou mon regard use
L'image à la fin qui n'impose
Chemin vers ta mort et la
Chose
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012

