Poèmes

Xlvii

par Pierre Motin

Beaux yeux, sorciers et doux, mes uniques flambeaux,
Flambeaux, ah ! qu'ai-je dit ? c'est trop peu, mais vous

êtes
Deux astres qui d'amour sereinez * les tempêtes,
Frères jumeaux plus doux que les
Frères
Jumeaux;

Petits globes tout ronds, tout sereins et tout beaux,
Beaux yeux, vous n'êtes pas ni flambeaux ni planètes,
Mais des miroirs ardents ; et vos flammes si nettes
Pourraient dessus la mer embraser des vaisseaux;

S'il est vrai, comme il est, que l'on soit embrasé,

Des rayons d'un soleil au miroir exposé,

À ces miroirs ardents votre pouvoir ressemble;

Mais eux ne peuvent rien sans le pouvoir des cieux;
Vous n'en avez que faire, ô beaux yeux radieux :
Vous êtes le miroir et le soleil ensemble.



Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012

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