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Navigage
J'ose glisser sur ton douteux empire
Dieu enjonché, pour y dire ton los ;
Reçoy moy donc, et repousse les flots
Qui troubleroient ce que je te veux dire.
Si tu m entends, et comme je désire
Tu me reçois sur le bleu de ton dos,
Et tient mon pin en tes doigts si bien clos
Que despecé sous ton onde il ne vire :
Je te promets sur terre de retour
Un petit temps, et le rens de son tour
Tel que le pin qui coupe ton eschine :
Et si ne veux qu'on y die pour toy
Service nul que celuy que je doy
Ores sonner sur ton onde divine.
A toy
Neptun, pour avoir seulement
Dessus ton dos guidé nostre navire,
A toy recteur du loin-flottant empire,
Modérateur du liquide élément,
Nous, ce troupeau qui a premièrement
Foulé ton sein sans faire mal, ne nuire
A rien du sien, avons soigné construire
A ton honneur ce petit bastiment.
Le marinier, qui de la mesme envie
Que nous poussé, te commettra sa vie
T'ayant icy prié dévotement
Puisse sans mal, sans danger, sans naufrage,
Ainsi que nous revenir seurement,
Te faire icy de son salut l'hommage.
Poème publié et mis à jour le: 16 November 2012