Poèmes

Trente Ans

par Louis Aldebert

quand la peur fait grincer les coqs noir

sous les lampes

des plumes de cristal germent et s'étiolent

entre les doigts

la rosace en deuil du silence hésite à s'arrêter

comme une roue de foire

l'éventail étamé du ciel bascule en une absurde moire

les heures tombent nappes mortes

sans frisson ni promesse d'herbe ou de toison

le sang sourd de la greffe inutile

à l'aine de la feuille où gîte encore l'amour

sous l'abat-jour feutré de la conscience

sonne un glas d'aile veuve

le cercle de lumière

rétrécit comme une flaque sur du verre

et dans l'œil dilaté une étoile agonise

braise pâlissante vive

au sanctuaire de la tête



Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012

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