Poèmes

Âge Perdu

par Louis Aldebert

nous qui attendions trop du péage d'un pont

agenouillés lucides aux églises des eaux

nous connûmes trop tôt les arbres mis en berne

lentement nous dressons des potences de sel

pour nos songes traqués comme des pierrots blancs

inutiles

fruits de bois à nos dents

du mauve dans les yeux

nous avons épuisé la flûte de l'attente

comme un rayon de miel

nous avons mutilé les échelles de pourpre

qui naissaient en nos mains

et ces roses d'acier

qui entèrent nos tempes sont oubliées

dans les gares veuves où nous avons dormi

de sommes mal partis

de pelages de louves

les gants bleus des demains à l'envers des persiennes

avec des filles sans feuillage

aux haies sèches râpes

aux mouchoirs pervenche

entre leurs seins de buis

nous n'avons pas connu l'aine d'azalée blanche

d'une fiancée meurtrie

ni les coffres du soir ouverts à la même heure

pour y puiser la laine

et la plage

dans ses étoffes bises où nos doigts ont joué

gourds

l'hiver va immerger sa honte sous la neige

alentour

l'hélice à nœuds des cris taraude le silence



Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012

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