sur la paille du grenier
entre deux poires blettes
tu m'as laissée
mûrir mon offrande
les yeux bandés
les oreilles closes
les mains liées aux pieds
dans le noir
pour seul repère l'odeur des fruits
l'ivresse envahissante de toi
dans le temps aboli
et l'invasion toxique
de ce fumet pervers
la vie est un sas clair aux cloisons mal étanches que des courants obscurs pénètrent insidieux et l'osmose du temps tache la page bleue jusqu'à la nuit régnant où
le poème penche ténèbres battantes cavernes de survie la terreur unique structure pour l'attente
et ce rythme fragile
d'aile
de cil
dégel
pierres perdues
il marche dans la ville
quelques baies de genièvre
oubliées dans la poche
roulent sous ses doigts
sur l'axe d'un reflet du jeu de glace
des rues
où verse l'avalanche bleue
minérale cendrée
du causse
moutonnements d'herbe argentée
moires rouillées dans l'invasion des
rouvres
la charge sans cesse accélérée
des ombres des nuages
l'assaut
puis
Pécorchure du retour
à six heures sous l'horloge
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012