Mon livre doré sur tranches que je veux lire de bout
en bout.
Mon gâteau d'anniversaire qui n'a pas besoin de
bougies pour être illuminé.
Mon alcool qui enivre sans nausée ni mal de tête.
Mon établi pour une espèce immatérielle de menuiserie.
Mon bateau de plaisance toujours prêt à prendre la
mer.
Mon violon qui se fait mélodie dès que ma main
effleure ses cordes.
Mon arme de précision que ne salit aucune piqûre de
rouille.
Mon aube sur les jardins verts et sur les tas de charbon.
Mon sentier de forêt tout jalonné de cailloux blancs.
Ma fable trop merveilleuse pour comporter le post-
scriptum d'une moralité.
Mon château à multiples tourelles, évanoui alors que
son pont-levis vient à peine de s'abaisser.
Mon unité, dans la présence et dans l'absence.
Mon alphabet — d'arc-en-ciel à zodiaque — aux
vignettes peintes des tons les plus acides et, aussi
bien, les plus doux.
Ma déchirure et ce qui la recoud.
Ma preuve par neuf.
Ma partie et mon tout.
Ma panacée.
Ma chance.
Ma raison et ma déraison.
Ma fraîcheur et ma fièvre.
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012