Le chariot luisant du clair
Père des jours
Avoit ja tournoyé l'un et l'autre
Hémisphère,
Et du fray de sa roue avoit tracé l'ornière
Qu'il a depuis suyvie, et suyvra pour tousjours.
L'astre au muable front qui la nuict fait son cours,
Avoit heurté le ciel de sa corne première :
Et l'aube au teint d'oeillets resveillant la lumière,
Respandoit de son sein la rose et les amours.
Rien ne manquoit à faire au dongeon
Olympique,
Quand à sa basse cour, l'Architecte s'applique,
Et d'un mot vigoureux qu'il fit glisser es eaux,
Ainsi qu'une présure, ou un germe fertile :
Sans frayer, sans couver, on y vit mille, à mille
Aluiner les poissons, pulluler les oiseaux.
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012