Poèmes

Stances

par Jean-Baptiste Rousseau

Jean-Baptiste Rousseau

Que l’homme est bien, durant sa vie,
Un parfait miroir de douleurs,
Dès qu’il respire, il pleure, il crie
Et semble prévoir ses malheurs.

Dans l’enfance toujours des pleurs,
Un pédant porteur de tristesse,
Des livres de toutes couleurs,
Des châtiments de toute espèce.

L’ardente et fougueuse jeunesse
Le met encore en pire état.
Des créanciers, une maîtresse
Le tourmentent comme un forçat.

Dans l’âge mûr, autre combat,
L’ambition le sollicite.
Richesses, dignités, éclat,
Soins de famille, tout l’agite.

Vieux, on le méprise, on l’évite.
Mauvaise humeur, infirmité.
Toux, gravelle, goutte, pituite,
Assiègent sa caducité.

Pour comble de calamité,
Un directeur s’en rend le maître.
Il meurt enfin, peu regretté.
C’était bien la peine de naître !



Poème publié et mis à jour le: 20 October 2022

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