Poèmes

Squaw-Wigwam

par Blaise Cendrars

Blaise Cendrars

Quand on a franchi la porte vermoulue faite de planches arrachées à des caisses d'emballage et à laquelle des morceaux de cuir servent de gonds

On se trouve dans une salle basse

Enfumée

Odeur de poisson pourri

Relents de graisse rance avec affectation

Panoplies barbares

Couronnes de plumes d'aigle colliers de dents de puma

ou de griffes d'ours
Arcs flèches tomahawks
Mocassins

Bracelets de graines et de verroteries
On voit encore
Des couteaux à scalper une ou deux carabines d'ancien

modèle un pistolet à pierre des bois d'élan et de renne

et toute une collection de petits sacs brodés pour

mettre le tabac
Plus trois calumets très anciens formés d'une pierre

tendre emmanchée d'un roseau

Éternellement penchée sur le foyer

La centenaire propriétaire de cet établissement se conserve comme un jambon et s'enfume et se couenne et se boucane comme sa pipe centenaire et le ooir de sa bouche et le trou noir de
son œil



Poème publié et mis à jour le: 13 November 2012

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