Poèmes

Sophia du Centaure

par Claude Michel Cluny

Le vent est prince de ces Terres. Il ne cesse d'aller ei venir, traînant partout son manteau limpide. Il a soin de tout et ne laisse en paix ni les déchets ni les morts. Aux arbres
qu'il fréquente viennent des Livres de connaissance. On y apprend debout les raisons de la race et ses lois, la futilité qui les gouverne, l'entêtement des gènes, À
peine lues, le vent emporte leurs feuilles, sans appel. Personne ici n'a droit deux fois au savoir. Chacun naît avec son arbre, dont l'ombre s'éclaire à mesure que le sang, au
cœur de celui qui apprend, s'épaissit et s'enténèbre.

L'arbre à sec, défolié, fournit de bois les bûchers qu'avive le vent, prince de ces Terres. Le bas de son manteau balaiera la cendre des morts avec celle des mots.



Poème publié et mis à jour le: 13 November 2012

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