Poèmes

Pluton

par Claude Michel Cluny

On les appelle les îles de l'Archipel-qui-tousse. Respirez, respirez de la mer peu profonde qui les afflige les buées rances comme le chlore! On dit que ces eaux recouvrent un empire
qui continuerait d'exhaler l'haleine de ses morts. Regrets perdus ! On ne sait, on ne sait la couleur du ciel, ni celle du temps. Car tout est détrempé, plus ou moins poitrinaire,
arbres creux, pétales blêmes, longs vers livides aussi habiles dans les branches qu'à fouir la tourbe gluante.

Le soir, qui ne revient qu'après sept lunes, pousse dehors un brouillard encore plus malade. Il s'installe, se suspend aux bronches. Surgit alors la nuit à peau de raie, affreuse et
qui s'étale. Mieux vaut partir. Pourtant, elles sont douces au toucher, les Iles, même si elles ne sont pas belles.



Poème publié et mis à jour le: 13 November 2012

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