Qui peut nombrer les herbes et les fleurs
Un pré fleuri de cent mile couleurs,
Et pour un tans efaçent mes douleurs,
Adoucissant la rigueur de ma peine.
Mais quand je panse à ma fiere inhumaine,
Les bois, les eaux, ny les prez, ny les fleurs,
Rien ne m'aléje, au contraire je meurs,
Sans le plaisir que l'une et l'autre ameine.
Ce qui devoit ma poitrine saizir
A tout moment de joye et de plaisir
Cauze mon dueil et produit ma tristesse :
Une beauté, qui se doit bien, vrayment,
Parangonner à la roze qui blesse
Et qui reluit avec contantement.
Poème publié et mis à jour le: 13 November 2012