Pour garder ma promesse, au soir je mis coucher
Quand et moy le pendant de ta médaille aymee
Qui, par maint chose vain se perdant en fumée,
A peu de mes deux yeux le sommeil arracher.
Si, changeant mainte nimphe en arbre ou en rocher,
Les
Dieux jadis rendoient leur puissance estimée,
Que n'ont ils ta médaille en ton corps transformée
Pour me faire jouir de ce qui m'est si cher ?
D'une rien faisant un beau, ils eussent eu louange,
Non pas une beauté perdant par un eschange ;
Mais comme le portraict manque, du sein en bas,
Composé d'insensible et de froide matière,
Manque, en cette façon je ne te voudrais pas,
Ains, ardante d'amour, je te voudrais entière.
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012