Poèmes

Sonnet Xiv

par Pierre de Brach

Despuis que j'ay perdu ma compagne fidelle

Et que la mort la clost sous un poudreux tumbeau
Je fay cercher par tout pour trouver un aneau
Qui ait d'un chef de mort la semblance mortelle.

Mais, sans prendre d'ailleurs sa figure cruelle,

Que ne pren je mon corps pour servir de tableau ?
Il ne faut qu'un grand cueur et qu'un petit couteau
Pour y tirer au vif sa forme naturelle.

Je jure, ce vouloir m'a mille fois tante,

Mais
Dieu, qui le deffend, retient ma volonté :
Las ! je le prie tant que la mort il m'envoie !

La mort qui fist ma mort, ma vie alors sera,

La mort qui fust mon mal, mon bien me causera,
La mort qui fust mon dueil, alors sera ma joie.



Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012

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